Quelque 100 millions de personnes rejoindront les classes moyennes en Afrique d’ici 2030. C’est ce qui ressort d’une étude publiée par la Société financière internationale (IFC).

D’après cette filiale de la Banque mondiale dédiée au secteur privé, cette tendance s’accompagnera d’une augmentation des dépenses des ménages de 5% par an contre une moyenne de 3,8% dans les autres pays en développement. Ces dépenses devraient même dépasser les 6% dans la plupart des secteurs d’activités, particulièrement dans les transports et les TIC, les deux secteurs les plus dynamiques. En Afrique subsaharienne, le Sénégal, le Mozambique, le Rwanda, le Niger et l’Éthiopie caracolent en tête du classement des pays qui connaitront une forte croissance de la consommation des ménages.

Cette étude d’IFC s’est également penchée sur le niveau de croissance des économies de la région. Celle-ci a plus que quintuplé au cours des deux dernières décennies, en passant de 300 milliards de dollars à 1600 milliards entre 2000 et 2017. Ce chiffre devrait augmenter pour atteindre les 2000 milliards de dollars d’ici 2020.

Une croissance tirée par les services

Le secteur des services, qui a réalisé un taux de croissance annuel de 6,6% durant la dernière décennie, a fortement contribué à cette hausse, devant l’industrie (3,1% de croissance) qui a enregistré un taux de croissance inférieur à ceux de l’Amérique latine, de l’Asie de l’Est et du Sud-Est.

Autre constat, une reprise économique en Afrique subsaharienne, avec un taux de croissance moyen qui est passé de 1,3% en 2016 à 2,4% en 2017, grâce à l’amélioration de la conjoncture économique internationale, la hausse des prix de plusieurs matières premières et les conditions financières plus favorables de l’économie mondiale. Des pays comme l’Éthiopie, le Sénégal, la Côte d’Ivoire ou encore la Tanzanie enregistrent, depuis 2015, des taux de croissance supérieurs à 6% par an. La croissance demeure toutefois faible dans de grandes économies comme l’Afrique du Sud, le Nigéria et l’Angola.

Globalement, les perspectives sont prometteuses sur le moyen terme, souligne l’IFC. Le taux de croissance de l’Afrique subsaharienne devrait se situer à 3,2% en 2018 et 3,6% en 2020. Mis à part l’Afrique du Sud, l’Angola et le Nigéria, la croissance des pays de la région devrait atteindre les 5% par an dans les prochaines ¢années.