Un des aspects essentiels de la transformation structurelle de nos économies africaines passe par la transformation digitale. Celle-ci concerne nos gouvernements, nos universités et nos entreprises.

De nombreux pays se sont emparés de cette question avec plus ou moins d’anticipation pour préparer leurs institutions au basculement vers une société de plus en plus digitale. Signe de cet engouement, on ne compte plus les forums, colloques et autres séminaires estampillés «transformation digitale» et quelques pays se sont même dotés d’une agence digitale pour accompagner les divers démembrements de l’État dans cette démarche.

Toutefois, nous devons garder à l’esprit que la transformation digitale n’est pas une fin en soi. Autrement dit, il n’y a pas de stratégie digitale, tout au plus une stratégie consistant à intégrer de plus en plus de «digital» dans tous les processus internes des organisations, mais aussi de connecter des organisations entre elles quel que soit leur domaine.

Au fond, les bénéfices attendus doivent se décliner en termes de vitesse, d’ubiquité et de volume ; car c’est bien ce que les progrès enregistrés par les TIC nous procurent. Ainsi, elles nous permettent d’acheminer sans contrainte des quantités «infinies» de données où que l’on soit et de manière instantanée.

Et le développement très rapide de solutions de paiement du type mobile payment, joue un rôle d’accélérateur de cette transformation tout en ouvrant un champ plus large de services disponibles. Sur ce plan d’ailleurs, le Continent s’appuie déjà sur son faible taux de bancarisation pour offrir des innovations originales et inédites comme M-Pesa entre autres.

En revanche, réussir cette transformation digitale requiert des préalables : la généralisation d’Internet, en quantité et en qualité, la disponibilité d’équipements à prix abordable et la formation pour susciter l’émergence d’e-citoyens. C’est à ce prix que l’on pourra parler d’une société numérique et que l’on parviendra à susciter l’émergence de talents pour accompagner le développement de nos pays.

Par Alioune Gueye