L’étude «African Women Survey» 2017, récemment publiée par l’institut de sondage Ipsos, confirme le dynamisme économique des femmes de l’Afrique subsaharienne qui contribuent à la transformation du continent.

Les femmes sont un des moteurs de l’économie africaine. On pourrait résumer l’étude d’Ipsos en ces termes. D’après l’institut de sondage français, elles gèrent la majeure partie de l’économie dans l’agriculture et le commerce de proximité. Quelque 42% d’entre elles ont un travail régulier, 49% gagnent leur vie, et 35% sont des célibataires particulièrement appartenant aux classes moyennes urbaines où les jeunes femmes tiennent à étudier et à travailler avant la vie de couple. «À la fois passeuses de savoirs traditionnels et initiatrices de nouveautés, les Africaines portent les transformations du continent et le font entrer de plain-pied dans la modernité», constate Florence de Bigault, directrice Ipsos Afrique francophone.
Bien évidemment, cette gent féminine est une grande consommatrice. L’alimentaire (41%) constitue leur premier poste de dépenses, suivi de l’habillement (14%) et les produits de beauté (13%). «Concernant la mode, les fashionistas de l’Afrique anglophone se tournent de plus en plus vers des créateurs locaux – cela est moins vrai en Afrique francophone. Car ces designers inventent une nouvelle esthétique s’éloignant des stéréotypes de la vision occidentale sur l’Afrique, parmi lesquels l’omniprésent tissu wax», souligne l’étude. D’après Nelly Wandji, fondatrice de Moonlook, concept-store en ligne dédié à la création et au luxe “made in Africa”, ce “branding à l’Africaine” qui «est en train d’émerger est porté par les “repatriés”. De retour au pays, ils développent des marques locales avec les techniques marketing et de communication pointues apprises à l’étranger : identité très forte, affirmation d’un patrimoine culturel, positionnement haut de gamme… Ces marques assument leur singularité africaine. Et peuvent s’exporter.»

55% des femmes sont connectées
L’indépendance financière (72% des sondées), les inégalités hommes/femmes (66%) et l’éducation des filles (58%) sont les principales préoccupations de ces dames. «Pour s’émanciper et tendre vers l’égalité hommes/femmes, les Africaines aspirent à une meilleure éducation, voire un rattrapage et, bien sûr, à l’autonomie financière», indique Florence de Bigault.

Les femmes de l’Afrique subsaharienne font partie de la génération 2.0 ; elles sont 55% à déclarer avoir accès à internet via leur Smartphone, celui de leur entourage ou au travail, ou depuis un cybercafé. «Ce chiffre encourageant ne doit pas faire oublier que l’Afrique affiche la fracture numérique de genre la plus élevée au monde, soit 23%, c’est-à-dire l’écart entre le taux de pénétration d’Internet auprès des hommes et celui auprès des femmes», précise l’étude.

Par Babacar Seck