Les flux migratoires favorisent la croissance des pays d’accueil mais aussi des pays de destination, d’après le dernier rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced).

Contrairement aux clichés très répandus, la migration constitue une belle opportunité économique pour les pays d’accueil. C’est en substance ce que confirme la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) dans son rapport intitulé «Les migrations au service de la transformation structurelle». Cette étude met l’accent sur les caractéristiques, les causes de départ, les destinations et les obstacles rencontrés par les migrants dans leur voyage.
Selon ce rapport de la Cnuced, la plupart des migrations sont principalement intra-africaines. Au total, 19 millions de migrants se sont déplacés à l’intérieur du continent en 2017, dont 47% sont des femmes. L’Afrique du Sud, la Côte d’Ivoire, le Nigéria, le Kenya et la Libye sont les cinq premières destinations. «Nous voulions combattre l’image dominante des bateaux d’infortune qui traversent la Méditerranée, chargés de migrants», indique Milasoa Chérel-Robson, économiste à la Cnuced, qui souligne en outre que «toutes les enquêtes montrent que le départ est dû à l’espoir de trouver un travail mieux rémunéré».
Il faut dire que cette manne de migrants profite bien aux pays d’origine qu’aux pays d’accueil en termes de compétences et de productivité. En Côte d’Ivoire par exemple, ils ont contribué au PIB du pays pour 19% en 2008, 13% au Rwanda en 2012 et 9% en Afrique du Sud en 2011. « Les pays d’origine africains ont reçu 38,4 milliards de dollars de leurs émigrés, entre 2005 et 2007, et 64,9 milliards entre 2014 et 2016. Ce qui veut dire que les enfants d’émigrés seront mieux éduqués et mieux soignés », précise-t-on.

Par Moussa Sène